Une pyélonéphrite est une infection due à une bactérie qui touche le rein. Elle survient le plus souvent après une infection des voies urinaires basses, c’est-à-dire de la vessie ou « cystite, » qui n’a pas pu été traitée correctement traitée. Un traitement antibiotique est à prendre rapidement pour éviter des complications, surtout en cas de grossesse.
La pyélonéphrite : COMPRENDRE
Des mots pour les maux
La pyélonéphrite est composée de l’association du mot « pyélon » qui définit le bassinet, la cavité du rein qui recueille les urines, se situant à la sortie du rein, afin de les diriger vers la vessie. Une infection du bassinet est une « pyélite » et une infection ou une inflammation du rein est une « néphrite ». La pyélonéphrite est donc une infection du bassinet ou du tissu rénal.
Le rein est relié à la vessie par les « uretères ».
Le terme infection urinaire est un terme global qui regroupe toute infection de l’appareil urinaire : la vessie (« cystite »), le rein (« pyélonéphrite ») et la prostate chez l’homme (« prostatite »).
Qu’est qu’une pyélonéphrite ?
Une pyélonéphrite est une infection du rein par une bactérie. Dans la majorité des cas, la bactérie en cause appartient au groupe des entérobactéries, bactéries qui se développent normalement dans l’intestin. La plus fréquente parmi elles est la bactérie Escherichia coli (70 à 80 % des cas). La pyélonéphrite est généralement aiguë et fait suite à une infection urinaire basse, non ou mal traitée. La pyélonéphrite peut être chronique, en rapport avec des anomalies anatomiques des voies urinaires, et généralement observée dès la petite enfance (« reflux urétéro-rénal »).
Quels sont les signes de la pyélonéphrite ?
Les signes de la pyélonéphrite associent les signes d’infection urinaire simple : envies fréquentes (« pollakiurie ») et urgentes d’uriner, brûlures urinaires, à de la fièvre (supérieure à 38°5 C), des douleurs dans le milieu du dos (« fosses lombaires » sous les dernières côtes) d’un seul côté et parfois des frissons. Les douleurs peuvent irradier vers le bas, vers les organes génitaux externes.
A cela peut s’associer de sang (« hématurie ») ou de pus (« pyurie ») dans les urines, qui deviennent malodorantes, ainsi que des troubles digestifs.
En cas de pyélonéphrite chronique, la fièvre et les douleurs peuvent manquer.
Chez la personne âgée, les signes sont parfois remplacés par une franche et brutale altération de l’état général, avec confusion mentale et douleurs du ventre. Chez le petit enfant, ce sera plutôt une fièvre inexpliquée, une perte de poids, des douleurs du ventre, des pleurs lors de l’émission d’urines qui seront troubles, un refus du biberon et des vomissements.
Quelles sont les causes des pyélonéphrites ?
La pyélonéphrite est due à infection par une bactérie. Celle-ci peut infecter le rein par voie ascendante, en remontant de la vessie par les uretères, à la suite d’une infection urinaire simple (cystite), non ou mal traitée.
Elle peut également se développer en raison d’une stase des urines dans le rein en raison d’un calcul, d’un rétrécissement des uretères (« sténose urétérale ») ou d’une tumeur.
La pyélonéphrite peut être en rapport avec un reflux des urines dans le bassinet, en rapport avec une anomalie anatomique des voies urinaires.
Qui peut avoir une pyélonéphrite ?
Tout le monde peut un jour avoir une pyélonéphrite. Cependant les personnes les plus touchées sont les femmes. Contrairement aux hommes, le tuyau qui permet l’évacuation de la vessie (« urètre ») est très court et des bactéries situées sur le périnée et la vulve peuvent facilement le remonter pour infecter la vessie, puis le rein si l’infection n’est pas prise à temps. La pyélonéphrite est beaucoup plus rare chez l’homme, du fait de la longueur de l’urètre, mais elle peut survenir en cas d’infection de la prostate (« prostatite ») que l’urètre traverse avant d’atteindre la vessie.
Chez les femmes, les périodes les plus à risque sont le début de la vie sexuelle, la grossesse et l’après ménopause. Les infections sont également plus fréquentes chez les personnes diabétiques ou qui ont une anomalie des voies urinaires.
Les spécificités anatomiques et hormonales liées à la grossesse augmentent le risque que des bactéries apparaissant dans les urines remontent jusqu’aux reins. La pyélonéphrite au cours de la grossesse fait courir un risque pour la mère (infection grave) et l’enfant (transmission de l’infection, accouchement prématuré). C’est pourquoi les infections urinaires seront régulièrement recherchées (à chaque consultation par un examen à la bandelette).
Quelles sont les complications des pyélonéphrites ?
En l’absence de traitement, la pyélonéphrite peut vite se compliquer d’une extension de l’infection et de lésions du rein. C’est pourquoi il est indispensable de consulter rapidement un médecin lors de l’apparition des symptômes et ne pas chercher à s’automédiquer. L’infection peut se généraliser et passer dans le sang, on parle alors de « sepsis grave » ou « septicémie », et infecter d’autres organes.
L’infection peut aussi se compliquer localement avec le développement d’un abcès rénal ou péri-rénal. Ces complications correspondent à une aggravation de l’infection avec présence de pus au niveau ou autour du rein.
Une prise en charge précoce permet d’éviter le plus souvent ces complications, qui surviennent préférentiellement chez les personnes fragiles.
Source: www.pourquoidocteur.fr
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