Après la propolis, continuons notre petit tour des solutions naturelles pour doper notre immunité. Aujourd’hui, place à une plante que vous connaissez peut-être…
L’échinacée d’Inde n’est pas l’échinacée classique (Echinacea angustifolia), pourtant très efficace elle aussi en soutien du système immunitaire. Sa cousine est encore plus forte !
En Asie, l’échinacée d’Inde porte 25 noms différents dans une multitude de langues : en pendjabi, assamais, bengali, sanskrit, tamoul, singhalais, malais, goudjerati, siamois, laotien, chinois, farsi, etc[1]. Chaque nom se rapporte à l’une de ses caractéristiques.
Par exemple, elle porte le nom curieux de « Roi des Amers » à cause de son goût. Mais aussi parce qu’en médecine traditionnelle chinoise « Amer » est un concept symbolique plutôt qu’une saveur. Dans cette tradition, l’échinacée d’Inde s’utilise pour combattre les infections des voies respiratoires, et urinaires[2].
En médecine ayurvédique, elle s’utilise pour soigner les problèmes gastro-intestinaux, stimuler l’appétit, le fonctionnement du foie et accélérer la digestion, et là encore, on la désigne sous un autre nom[3].
Et même dans les moments les plus graves, cette plante est d’un indispensable secours.
Le monde meurtri par la grippe espagnole en 1918 ?
En 1918, alors que le monde commence à peine à se relever de la Première Guerre mondiale, la grippe espagnole frappe à son tour. Elle se répand terriblement vite : les organismes sont usés, sous-nutris… On dénombre entre 50 et 100 millions de morts. C’est la pandémie la plus foudroyante de tous les temps[4].
En Inde, les conséquences sont aussi terribles. La grande démographie du pays l’expose aux plus graves conséquences. Au bout de quelques mois, des médecins vont utiliser une petite plante pour tenter de sauver ce qui peut encore l’être : l’échinacée d’Inde, encore elle.
On pense que la grippe espagnole aurait fait bien plus de victimes dans les contrées indiennes si la population ne s’était pas soignée à l’aide de cette plante.
Les clés pour utiliser l’échinacée d’Inde aujourd’hui ?
Encore de nos jours, plusieurs remèdes sont confectionnés à partir de l’échinacée d’Inde. On pense notamment au Kan Jang (échinacée d’Inde + ginseng de Sibérie), une potion scandinave extrêmement répandue dans ces pays.
D’ailleurs, la plupart des études menées sur cette plante ont porté sur la potion Kan Jang scandinave.
Prévenir le rhume
Un essai clinique en double-aveugle a été mené sur 107 patients pendant 3 mois. Ceux qui prenaient de l’échinacée d’Inde tous les jours avaient 2 fois moins de risques de contracter un rhume que ceux qui prenaient un placebo[5]. Une autre étude a montré son efficacité en prévention[6].
Contre la grippe, le rhume et la pharyngite
Deux synthèses d’étude réalisées sur 11 essais cliniques sont parvenues aux mêmes conclusions[7][8] : l’échinacée d’Inde est plus efficace qu’un placebo pour traiter les rhumes, les grippes et les pharyngites (c’est-à-dire une inflammation du pharynx et des amygdales).
Un autre essai clinique menée sur 152 patients souffrant de pharyngite a confirmé cette idée. Les chercheurs ont comparé l’efficacité de l’échinacée d’Inde par rapport à celle de 2000 mg d’acétaminophène (un médicament courant).
Après 7 jours de traitement, l’échinacée d’Inde s’est montrée aussi efficace que le médicament au niveau de la réduction du mal de gorge et de la fièvre[9].
Enfin, en 2003, des chercheurs russes l’ont comparée aux médicaments classiques prescrits par les médecins[10] : parmi 540 adultes atteints par la grippe, 469 ont reçu le traitement classique (habituellement l’amantadine, un antiviral de 1ère génération) et 71 ont reçu de l’échinacée d’Inde (sous forme de Kan Jang).
Les symptômes de la grippe ont duré environ 9 à 10 jours pour le médicament contre 6 à 7 jours pour l’échinacée d’Inde. 67 % des sujets ayant reçu le médicament ont eu des complications contre 30 % de ceux traités à l’échinacée.
Certifiée par les agences de santé internationales
Aujourd’hui, l’échinacée d’Inde est l’une des rares plantes reconnues à la fois par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Agence européenne du médicament (EFSA). C’est assez rare pour le souligner !
Il est donc communément admis que l’échinacée d’Inde améliore le confort respiratoire et atténue la toux et les maux de gorge. Elle soutient également les défenses immunitaires[11].
Attention tout de même : comme beaucoup de substances naturelles, l’échinacée d’Inde est contre-indiquée pour les femmes enceintes.
Et si je veux m’en servir dès maintenant ?
En France et dans les pays voisins, vous trouverez plutôt des extraits d’échinacée d’Inde mais rarement la plante sous sa forme brute.
Quelle que soit la forme que vous trouverez, faites attention à un élément. On évalue la force de l’échinacée d’Inde à sa concentration en andrographolides, l’une de ses principales substances actives sur l’immunité[12].
Un extrait de racine d’andrographis contient généralement 1 à 2 % d’andrographolides. Pour plus d’efficacité, certains produits contiennent des doses plus importantes (voir plus bas).
À ma connaissance, le Kan Jang scandinave n’est pas distribué en France (peut-être sur Internet mais attention aux arnaques). Si vous avez la possibilité de voyager en Scandinavie, vous devriez en trouver dans les pharmacies sans trop de problèmes.
Attention, car « Kan Jang » est le nom de plusieurs produits dont le sirop qui contient en fait de l’échinacée pourpre. Un site américain vend des pastilles Kan Jan Plus qui contiennent vraiment de l’échinacée d’Inde. Cependant, il est impossible de connaître la concentration en andrographolides de ces pastilles, même en cherchant bien. C’est décevant pour un fabricant réputé sérieux…
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